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Partenaires, Prévention

Signalements : une collaboration médecine libérale et ARS essentielle.

La bonne résolution de l’année ? Adopter la culture du signalement dans sa pratique ! Le Dr Vincent Brejon Lamartinière, médecin de veille sanitaire à l’ARS nous explique pourquoi.

  • Quel est votre rôle au sein de l’ARS ?

Au sein de la Cellule de Veille d’Alerte et de Gestion Sanitaire (CVAGS), nous recevons l’ensemble des signaux sanitaires qui sont déclarés en région via notre Point Focal Régional. Nous devons valider ces signaux puis les traiter pour mettre en place si besoin des mesures de prévention (du contact tracing pour le Mpox ou pour une infection invasive à méningocoque) ou enquêter pour déterminer l’origine d’une pathologie (un voyage à l’étranger pour une hépatite A ou l’ingestion d’un aliment contaminé pour une listériose).

 

Ainsi, cela nous permet d’éviter des cas secondaires, par exemple grâce à de la vaccination réactive, à des retraits de lots alimentaires, ou encore à de l’antibioprophylaxie.

 

 

  • Pensez-vous que la culture du signalement soit suffisamment ancrée dans les pratiques, notamment chez les professionnels libéraux ?

Nous avons fait une étude en région qui montre que les professionnels libéraux font très peu de déclarations (ndlr : 4% des déclarants en 2024, tous signaux confondus), essentiellement parce qu’ils manquent souvent de connaissances dans ce domaine : que déclarer ? Comment déclarer ?

 

 

  • Dans quelles situations est-il impératif de procéder à un signalement ou une déclaration ?

Il existe 38 maladies à déclaration obligatoire dont la liste figure sur le site de Santé Publique France. Certaines pathologies sont sous surveillance pour orienter et évaluer les politiques de santé publique, mais d’autres nécessitent des mesures urgentes locales (une opération de démoustication à la suite d’un cas de dengue par exemple), des mesures nationales (un retrait de lot de conserves en cas de botulisme) ou internationales (la prise en charge des contacts d’un cas de méningite repartis dans leur pays d’origine après une compétition sportive).

 

 

  • Pourquoi est-ce essentiel ?

L’objectif de santé publique est de limiter au maximum l’impact sanitaire de l’évènement en évitant les cas secondaires dans la population et en protégeant particulièrement les plus fragiles (nourrissons, femmes enceintes ou immunodéprimés).

 

 

  • Pouvez-vous illustrer, à travers un exemple concret, en quoi le signalement précoce de cas individuels peut permettre d’identifier et de maîtriser rapidement une situation à risque pour la santé publique ?

Le Centre National de Référence (CNR) des salmonelles, à l’institut Pasteur, identifie précisément le sérotype des salmonelles que lui envoient systématiquement les laboratoires qui les ont isolées, le plus souvent dans des coprocultures. Le CNR nous a récemment averti qu’il avait identifié 13 cas avec le même sérotype, sur la même période, tous issus d’Indre-et-Loire. Nous n’avions aucune déclaration de TIAC (ndlr : Toxi-infection alimentaire collective) correspondante.

 

Pourtant, après enquête auprès des 8 malades qui ont pu être recontactés, il est apparu dans la majorité des cas que d’autres personnes de leur famille avaient été malades en même temps, après un repas commun. En cherchant un aliment commun, il est apparu que 4 malades avaient consommés du bœuf acheté dans une boucherie, et 2 autres avaient consommé du bœuf dans 2 restaurants différents. La Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP, ex- « Services vétérinaires ») a pu être saisie, et a trouvé que la boucherie approvisionnait les 2 restaurants. Elle a pu mettre en place des mesures correctives au niveau de la boucherie, afin de faire cesser le risque. Mais deux mois se sont écoulés entre les premiers cas et l’intervention au niveau de la boucherie !

 

Si un seul médecin (ou plusieurs) avait fait une déclaration de suspicion de TIAC, nous aurions enquêté immédiatement et l’intervention de la DDPP aurait pu se faire en quelques jours seulement. Heureusement, nous avons eu de la chance, il n’y a pas eu de forme grave de salmonellose parmi tous ces malades. La morale de l’histoire, c’est que dans le doute, il faut déclarer, et à nous ensuite, à la CVAGS, de nous débrouiller avec le signalement !

 

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Vous souhaitez en savoir plus sur les signalements, les MDO, les évènements indésirables et la plateforme régionale d’alertes sanitaires de l’ARS CVL ?

Consultez notre page dédiée !

En savoir plus

CONSULTER LE BILAN 2024 DES SIGNALEMENTS EN RÉGION