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Le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM), en partenariat avec Ipsos, a publié fin septembre, son Observatoire annuel de la sécurité des médecins. Les résultats 2024 sont particulièrement préoccupants à l’échelle nationale avec une hausse des actes de violence envers les médecins de 26 % par rapport à 2023.
Ces résultats témoignent d’une situation inégale d’une région à l’autre mais restent proportionnellement similaires à ceux de 2023. Autre constat flagrant : les libéraux sont particulièrement touchés par cette hausse des violences avec 74% des cas déclarés.
Ce qu’il faut retenir de l’observatoire de la sécurité des médecins 2024.
- Nombre et taux de déclarations
1 992 actes de violence ont ainsi été déclarés en 2024 contre 1 581 en 2023, soit une hausse de 26%. Les données complètes témoignent d’une situation inégale d’une région à l’autre. En région Centre-Val de Loire, les violences déclarées ont diminuées de près de 10% : 56 en 2024 contre 62 en 2023. Contrairement à d’autres régions où elles ont explosé : +107% en PACA (439 cas) ou +97% en Hauts-de-France (477 cas).
Dans le détail, 2 départements de la région ont connu une hausse des violences déclarées quand dans les autres, la situation stagne ou diminue :
> Loiret : 18 cas déclarés en 2024 contre 12 en 2023.
> Loir-et-Cher : 14 cas déclarés en 2024 contre 11 en 2023
> Eure-et-Loir : 11 cas déclarés en 2024 contre 15 en 2023
> Cher : 6 cas déclarés en 2024 contre 16 en 2023
> Indre : 2 cas déclarés en 2024 contre 3 en 2023
> Indre-et-Loire : 5 cas déclarés en 2024 comme en 2023
- Profil des médecins touchés
Les médecins généralistes sont les plus touchés, représentants 63% des déclarants, contre 37% pour les médecins d’une autre spécialité.
Comme en 2023, les spécialistes les plus touchés (hors MG) sont les psychiatres, les ophtalmologues, les gynécologues obstétriciens, les médecins du travail, les cardiologues et les dermatologues.
Comme en 2023 également, les femmes sont les plus touchées dans 55% des cas.
- Victime et auteur de l’incident
Dans 89% des cas recensés, le médecin lui-même est victime de l’acte de violence. Dans 16% des cas, il s’agit d’un collaborateur. Côté agresseur, il s’agit dans 58% des cas du patient.
- Type d’incident
Dans 76% des cas déclarés, l’incident est lié à une atteinte aux personnes (79% en 2023), contre 30% pour une atteinte aux biens (19% en 2023).
61% des actes de violences correspondent à une agression verbale et/ou menace. 5% sont des agressions physiques.
- Lieu d’incident
56% des actes de violences déclarés le sont en en milieu urbain (centre-ville), 22% en milieu rural et 19% en milieu urbain (banlieue).
- Motif de l’incident
Les motifs les plus fréquents ayant entraîné un acte de violence sont : un reproche relatif à une prise en charge (32%), une falsification de document : ordonnance, certificat… (26%) et un refus de prescription : médicament, arrêt de travail… (17%).
- Cadre de l’incident
Les libéraux sont les plus concernés par ces violences. 74% des cas déclarés le sont dans le cadre d’un exercice de médecine de ville, contre 19% dans le cadre d’une activité en établissement de soins.
- Suites données à l’incident
Dans 35% des cas, l’acte de violence a conduit à une plainte et dans 7% des cas, à une main courante.
MÉDECINS : QUE FAIRE SI VOUS ÊTES VICTIME D’UN ACTE DE VIOLENCE ?
Étape 1 : Je signale
Si vous êtes victime de violence verbale ou physique dans votre cabinet, dans votre maison ou centre de santé, vous êtes invité à signaler toute agression :
- À votre ordre départemental en remplissant une fiche de signalement disponible sur le site du CNOM
- À l’observatoire national des violences en santé (ONVS), de manière directe et anonyme
Étape 2 : Je porte plainte
Désormais, le dépôt de plainte est facilité pour simplifier vos démarches et peut se faire en ligne.
Étape 3 : Je suis accompagné(e)
Vous pouvez bénéficier d’un soutien auprès de l’Ordre de votre département.
L’ONVS a réalisé une fiche de conduite à tenir si vous êtes victime de violence, recensant les protections pénales spécifique aux professionnels de santé.
Le site sante.gouv.fr recense également des témoignages et supports de communications pour lutter contre les violences envers les professionnels de santé.