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PÉNURIES DE MÉDICAMENTS : QUELLE SITUATION EN RÉGION ?

Alors que plus de 300 médicaments sont en rupture de stock selon les données de l'ANSM, quelle est la situation en région ? Françoise Guégan, présidente de l’URPS Pharmaciens nous répond.

Amoxicilline, paracétamol… De plus en plus de ruptures sont constatées par les officines françaises comme dans notre région. Comment les pharmaciens s’organisent-ils pour répondre au plus juste aux prescriptions ? Quelles sont les conseils à suivre pour les médecins prescripteurs ? Françoise Guégan, présidente de l’URPS Pharmaciens Centre-Val de Loire nous répond.

 

Depuis fin novembre et l’arrivée des épidémies de grippe et de bronchiolite couplées à celle du Covid, les pénuries de médicaments se sont multipliées partout en France. Mais est-ce la seule raison ?

Françoise Guégan : « C’est une des raisons, mais la situation est multifactorielle. Effectivement dans certains cas, la matière première pharmaceutique manque à cause d’une demande plus forte ou de problème de qualité. Mais il y a aussi d’autres facteurs qui se rajoutent à cela : des problèmes de logistique, de transports avec la délocalisation de la chimie en Chine ou en Inde ou des difficultés d’approvisionnement sur des composants annexes comme le flacon ou le papier pour la notice. À cela s’ajoutent parfois aussi des contraintes de marché avec une logique économique de fournisseurs qui se tournent vers d’autres pays, là où le médicament est vendu plus cher. »

 

Nous entendons beaucoup parler d’amoxicilline, de paracétamol. Sur quels médicaments constatez-vous des ruptures ?

FG : « Effectivement les antibiotiques type amoxicilline connaissent de très fortes ruptures surtout pour les formes pédiatriques. Nous avons maintenant la possibilité de commander des gélules d’amoxicilline à diluer auprès de pharmacies agrées pour la sous-traitance de préparations magistrales pour pouvoir traiter tout de même les enfants. Les ruptures de paracétamol semblent s’estomper un peu avec la levée de l’interdiction de vente en ligne (N.D.L.R : depuis le 31 janvier). Et puis nous avons toutes les autres découvertes fortuites concernant des médicaments pour la constipation, des collyres, des antihypertenseurs, des antitussifs… Malheureusement c’est un peu la surprise parfois. »

 

Êtes-vous informé des ruptures en cours ou à venir ?

FG : « Non, nous ne sommes pas particulièrement informés des ruptures, nous les découvrons au fur et à mesure des commandes que nous passons et quand nous contactons les fournisseurs nous apprenons que le produit vient tout juste d’être réapprovisionné et que la rupture devrait s’estomper ou qu’il est priorisé à l’hôpital. »

 

Comment les pharmaciens s’organisent pour faire face à cela ?

FG : « C’est une galère… Nous cherchons les disponibilités des produits chez nos confrères et les contactons pour essayer d’obtenir une boîte par ci par là. On se dépanne. Si la rupture est avérée, nous essayons de chercher des alternatives, de proposer des produits de remplacement, en accord avec le médecin prescripteur. C’est beaucoup de temps et d’énergie passés en plus pour trouver une solution. Et malgré cela, le patient est parfois obligé d’aller dans une ou plusieurs autres pharmacies pour pouvoir se fournir les médicaments prescrits. »

 

Quelles recommandations ou conseils pouvez-vous adresser aux médecins ?

FG : « De prévoir un plan B sur l’ordonnance. Même si la situation nous pousse parfois à avoir en plus un plan C, cela permettrait d’avoir d’emblée une alternative conseillée par le médecin. Cela nous ferait gagner du temps, à nous pharmaciens, comme au médecin que l’on sollicite pour avoir son accord. »

 

 

La sortie de l’hiver peut laisser présager un retour à une situation normale quant aux approvisionnements de médicaments. Rappelons également que la plupart des épidémies saisonnières sont virales et ne nécessitent pas d’antibiotiques. « Les antibiotiques c’est pas automatique ! », comme le disait ce spot de pub des années 2000. Une raison de plus d’être économe.

 

Enfin, l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé propose un moteur de recherche pour consulter la disponibilité des médicaments.

 

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