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Exercice, Qualité de Vie au Travail
Exercice coordonné : quels impacts sur la QVT des professionnels de santé ?
La Fédération des URPS et la FMPS Centre-Val de Loire ont réalisé une grande enquête pour mesurer l’impact de l’exercice coordonné sur la Qualité de Vie au Travail (QVT) des professionnels de santé.
*Article issu de notre magazine Trait d’Union 2025 “Exercice coordonné : médecins engagés, implications variées !”
L’évolution du paysage médical a amplifié l’engagement des libéraux, notamment des médecins, au sein de dispositifs de coordination (MSP, CPTS, ESP…). Bien que porteuse de progrès, cette transition s’est déroulée dans un contexte où la souffrance au travail s’est accrue, par un manque de soignants, de moyens et un vieillissement de la population engendrant une demande croissante de soins. La QVT a alors émergé comme un élément crucial, influant directement sur la santé des soignants et donc sur la qualité des soins dispensés. De plus, elle participe à l’attractivité de nouveaux professionnels, de même qu’au maintien de ceux déjà en exercice.
Entre 2022 et 2024, la Fédération des URPS et la Fédération des Maisons et Équipes de Santé se sont penchés sur le sujet en réalisant une enquête auprès des professionnels de santé de l’ambulatoire en région.* Les résultats apparaissent nuancés et amènent à réfléchir à la manière de structurer et d’organiser ces modes d’exercice.
Premier constat : le temps de travail est au cœur de la problématique de souffrance au travail. L’exercice coordonné génère du travail supplémentaire par la nécessité de se concerter et de se réunir, en plus du temps de soins alors que près d’un tiers des médecins libéraux travaillent déjà plus de 50h par semaine. « Qu’est-ce que cela m’apporte ? Des choses qui ne vont pas arriver pas tout de suite. Donc pour l’instant, cela me prend un peu plus de temps. Il faut savoir en perdre pour en gagner après. » commente un médecin de la région resté anonyme dans le cadre de cette enquête. Plus le temps de travail augmente, plus la satisfaction au travail et dans la vie diminuent, avec une augmentation de l’épuisement émotionnel et un effet péjoratif sur l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle.
Deuxième constat : les exercices coordonnés ont un réel impact sur la satisfaction et le sens donné au travail. « Enchaîner des consultations, c’est très énergivore. Avoir le midi une réunion sur un projet de prévention ou autre et créer du lien, cela puise aussi de l’énergie mais ça m’en apporte aussi donc cela créé un équilibre. Nous avons l’impression d’être utile. » raconte un autre médecin interrogé. Par ailleurs, cette réflexion rejoint les attentes fortes des nouvelles générations sur le fait d’être intégrées à un réseau et de trouver du sens à leur métier au-delà de leurs compétences strictement cliniques. Pour plus de 70% des personnes interrogées, l’exercice coordonné permet d’améliorer leur pratique professionnelle et de réaliser des projets qui ne pourraient être menés seul. Cependant, ils sont 70% à estimer qu’il présente une lourdeur administrative supplémentaire et 58% l’associent à une surcharge mentale.
En conclusion, l’exercice coordonné permet d’améliorer ses pratiques et de mieux vivre son exercice mais implique une augmentation du temps dédié à son travail et de la charge mentale professionnelle. Ainsi, comment faire évoluer les pratiques pour que ces temps de coordination fassent partie intégrante du temps de travail sans amputer le temps de soins ? Comment accompagner ces nouveaux modes d’exercice dans un contexte où les financeurs et institutions demandent de plus en plus de travail administratif ?
