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E-santé : arrêt de l’outil SPHERE en mobilité.

L’éditeur de SPHERE ne respectant pas ses engagements en termes de livraison des fonctionnalités demandées et d’évolution de l’ergonomie, après avoir contribué au développement de l’application en mobilité de SPHERE depuis 2020, l’URPS-ML et la Fédération des URPS ont pris la décision de tourner définitivement la page de SPHERE en mobilité. Cette décision a été reprise par le conseil d’administration du GRADeS le 9 novembre.

Retour sur cette décision avec le Dr Jean-Michel Lemettre, médecin généraliste à Amboise (37), élu URPS-ML, membre du CA et vice-président du GRADeS et référent de la commission e-santé de l’URPS-ML.

 

  • Pourquoi cette décision ? Qu’est-ce qui l’a motivée ?

Jean-Michel Lemettre : « En Juillet 2020, la région Centre-Val de Loire a fait le choix ambitieux (trop disent certains aujourd’hui, mais je ne le crois toujours pas) de déployer une plateforme unique dans le cadre du projet national e-parcours. Cette plateforme devait permettre de gérer les coordinations complexes au niveau des DAC (ndlr : Dispositifs d’Appui à la Coordination), sur PC essentiellement et les coordinations plus simples sans intervention DAC, entre professionnels de santé de l’ambulatoire, sur Smartphone. Le passage d’une coordination simple à complexe se faisant sans re-saisie des informations à transmettre au DAC. En mobilité, les fonctionnalités principales de la plateforme souhaitées par les professionnels étaient le partage de documents (dont les photos), les échanges autour d’un patient commun et l’organisation des différentes interventions et ce de manière sécurisée. À défaut de pouvoir répondre correctement à ces besoins, le consortium titulaire du marché vient d’annoncer l’arrêt des développements de l’application en mobilité. »

 

  • Était-elle prévisible ?

JML : « GFI (ndlr : le consortium titulaire du marché) revendiquait en 2020, via MEDIATEAM, une grande expérience dans l’équipement des structures sociales et médico-sociales, ce qui a orienté le choix des DAC. Une application en mobilité sur Smartphone est sortie en août 2020 avec des améliorations importantes annoncées pour janvier 2021. Le périmètre fonctionnel de référence pour cette application était GLOBULE (peu adapté aux DAC). Des développements réguliers en mode agile Start-up étaient annoncés à partir de janvier 2021. Sur trois demandes basiques faites à l’époque, deux seulement sont aujourd’hui fonctionnelles : l’ouverture sur Smartphone par empreinte digitale ou reconnaissance faciale et le partage de photos zoomables. La simplification de la saisie de l’équipe de soins primaires avec notion de favoris et de saisie groupée pour les cabinets infirmiers notamment n’étant toujours pas fonctionnelle. L’échec du déploiement en ambulatoire était donc inévitable dans ces conditions. »

 

  • Depuis quand était déployé l’outil ?

JML : « Une première version en avance de phase a été déployée en octobre 2020. La version définitive devait se déployer progressivement sur l’ensemble des DAC de janvier 2021 à décembre 2022. Force est de constater que la version DAC est loin de les satisfaire et que la version en mobilité ne répond pas aux besoins des équipes de soins primaires. Interpelé par les régions clientes (ndlr : Centre-Val de Loire, Corse, Martinique, Guadeloupe, Bretagne et récemment Île-de-France), Antoine Demurgier, PDG de Berger Levrault, propriétaire aujourd’hui de MEDIATEAM, a donc annoncé le 8 novembre l’arrêt des développements de l’application en mobilité sur Smartphone et de la plateforme pour les parcours spécifiques (Icope, Art 51…). »

 

  • Un autre outil va-t-il être mis en place ?

JML : « Les équipes de soins primaires ont besoin d’un outil centré patient, sécurisé, ouvert au médico-social et au social, permettant de simplifier les échanges d’informations entre eux. Nous devons identifier l’application qui répond aujourd’hui le mieux à ces besoins : nous les connaissons et nous pouvons nous appuyer sur tout le travail fait dans le cadre du programme e-parcours ces dernières années et sur le retour d’expériences des autres régions. »

 

  • Quelles conséquences cela va-t-il avoir sur les médecins libéraux de la région ? Sur les partenaires, notamment les DAC qui avaient pris en main l’outil ?

JML : « Nous l’avions dit dès 2020, l’application en mobilité doit pouvoir se déployer de manière « virale », sans formation. L’adéquation aux besoins, la simplicité, une bonne ergonomie sont des facteurs essentiels de réussite. SPHERE en mobilité ne répond pas à ces critères et ne s’est donc pas déployé. Pour les DAC, tout dépendra de la capacité de Berger Levrault à tenir ses engagements. Force est de constater que nous devons dissocier les deux outils (coordination simple et coordination complexe pour les DAC) pour s’assurer un outil simple d’usage pour les professionnels de santé libéraux. Les deux outils seront donc indépendants et pourront toujours communiquer via les outils socles du Ségur du numérique en santé (MSS, MES…). »

 

  • En tant qu’élu, quel est le sentiment partagé par l’URPS-ML ?

JML : « L’URPS-ML s’est beaucoup investie depuis une dizaine d’années dans l’outillage des professionnels de santé pour faciliter les parcours de soins des patients : programme PAERPA qui préfigurait e-parcours, définition de cas d’usage dans le cadre des Services Numériques d’Aide à la Coordination des Soins… À l’heure où l’on nous dit que l’IA va prendre une place de plus en plus importante dans le domaine de la santé, que penser d’industriels qui se positionnent sur un marché dans ce domaine et qui ne tiennent pas ensuite leurs engagements ? Je rappelle que la 3ème de nos demandes en 2020, non encore satisfaite, était de pouvoir inscrire dans l’équipe de soins primaires d’un patient un cabinet infirmier et non chaque intervenant individuellement… ».

 

Nous devons donc désormais nous assurer qu’en 2024, les professionnels de santé libéraux seront correctement outillés pour faciliter leur travail au quotidien et améliorer le partage d’informations autour de patients nécessitant une coordination renforcée. Cet outil devra être simple, fonctionnel et ergonomique.

 

 

Quelques chiffres :

  • Un peu plus de 250 professionnels actifs (au moins une connexion par trimestre) sur SPHERE au 3ème trimestre 2023.
  • Près de 14 000 dossiers usagers créés au total, dont près de 12 500 pour les DAC et un peu plus de 1 000 pour les professionnels libéraux.

 

 

Pour en savoir plus :

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E-SANTÉ ET OUTIL DE COORDINATION : QUELS SONT VOS BESOINS ET ATTENTES ?

À la suite de l’arrêt de SPHERE, plusieurs options sont d’ores et déjà envisageables mais nous avons besoin de vos avis afin de répondre au mieux à vos attentes concernant le besoin d’un outil de coordination centré patient. Merci de prendre le temps de répondre à cette courte enquête.

 

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