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Être médecin Sentinelles : « un service utile et enrichissant ! »
Le Dr Nicolas Oustric, médecin généraliste en Eure-et-Loir et Sentinelles depuis 2 ans nous explique pourquoi il a rejoint le réseau Sentinelles.
- Comment avez-vous connu le réseau Sentinelles ?
“Ma collègue travaillait déjà avec le réseau. J’ai ensuite eu l’occasion de les rencontrer lors du Congrès de Médecine Générale France, à Paris en mars 2023.”
- Qu’est-ce qui vous a poussé à y adhérer ?
“C’est l’intérêt scientifique de faire de l’épidémiologie qui m’a attiré. Je trouvais intéressant d’avoir plus d’informations que juste « grippe » lorsque je réalise des tests virologiques. Souvent, nous savons que c’est viral mais nous ne savons pas exactement quel virus. Ici, nous avons plus d’informations et nous savons précisément quels microbes infectent nos patients.”
- Quelles pathologies surveillez-vous en tant que médecin Sentinelles ?
“Le réseau surveille principalement les infections respiratoires, mais aussi les cas de maladie de Lyme, les tentatives de suicide, les diarrhées aiguës, les varicelles… Les indicateurs surveillés sont actualisés chaque année.”
- En pratique, comment se déroule une déclaration ? Sont-elles fréquentes ?
“C’est rare qu’il y ait une semaine sans qu’un patient ne présente une diarrhée ou une infection respiratoire aiguë, surtout l’hiver. Quand cela se produit, nous expliquons au patient que c’est un prélèvement anonymisé, à visée épidémiologique et nous lui demandons son accord. Ensuite, nous remplissons un questionnaire pour apporter des précisions et réalisons le prélèvement nasopharyngé ou salivaire. Le patient poste ensuite l’enveloppe contenant le prélèvement.”
- Ce matériel est-il fourni par le réseau ?
“Oui, tout le matériel nous est envoyé régulièrement par le réseau, il n’y a aucune action de notre côté.”
- Est-ce chronophage ?
“Non, beaucoup de cas comme les gastros, les varicelles… sont déclarés en quelques clics sur le site du réseau. Les infections respiratoires sont un peu plus longues à déclarer avec un formulaire papier plus détaillé. Nous nous imposons la contrainte de temps que nous voulons bien nous imposer. Chaque donnée que nous déclarons enrichit de toute façon l’information disponible.”
- Quels bénéfices en tirez-vous dans votre exercice ?
“Nous recevons toutes les semaines une newsletter d’informations épidémiologiques avec des graphiques très lisibles qui nous permet d’avoir une idée de ce qui se passe, une vigilance sur les épidémies en cours et leurs évolutions. Nous sommes dans une conjoncture où nous avons beaucoup de travail lié aux épidémies chaque année, il y a de l’incertitude en soins de premier recours, c’est agréable d’avoir plus de précisions, d’aides aux diagnostics et plus de données pour anticiper les motifs de consultations auxquels nous pouvons être confronté.”
- Et pour vos patients ?
“Pour les patients, cela permet parfois d’éviter des examens supplémentaires. J’ai eu un patient jeune, en bonne santé qui présentait de la fièvre depuis 8 jours et une toux persistante, sans raisons apparentes et hors période d’épidémie de grippe. A ce stade, il aurait pu être sous antibiotiques ou réaliser des prélèvements sanguins. L’exploration Sentinelles a permis de déceler rapidement un pneumo-virus. Nous ne serions pas allés aussi loin avec un prélèvement standard de laboratoire. C’était rassurant de savoir que ça allait guérir tout seul et de le savoir vite et sans examens supplémentaires.”
- Que diriez-vous à un confrère pour lui donner envie de rejoindre le réseau ?
“Plus nous sommes nombreux à participer, plus c’est précis et plus nous avons d’informations sur les risques pour nos patients et sur les traitements à leur donner. C’est également intéressant pour lutter contre les prescriptions inutiles et rassurer nos patients ou au contraire les prévenir. C’est un service bénévole. Nous nous rendons utile et nous apprenons en retour.”
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Pour en savoir plus sur le réseau ou devenir médecin Sentinelles, rendez-vous sur : www.sentiweb.fr